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Photo du rédacteurEcuries Pépanie

L'épaule en dedans, l'aspirine de l'équitation

Dernière mise à jour : 26 mai 2023

Souvent appelée « l'aspirine de l’équitation », cet exercice est incontournable dans le travail du cheval.

Voici la définition de l'épaule ne dedans, ainsi que ses intérêts biomécaniques dans le travail du cheval (renforcement musculaire, assouplissement...), et enfin des idées pour améliorer l'épaule en dedans.


Description de l'épaule en dedans

Le cheval est incurvé et marche sur une ligne droite avec les épaules à l'intérieur. Il s'agit d'une sorte de translation du cheval incurvé. L'incurvation du cheval est à l'opposé du sens de déplacement (le cheval incurvé à gauche se déplacera vers la droite et inversement).

Elle se pratique en ligne droite ou en cercle. La vraie épaule en dedans de dressage se réalise sur trois pistes (cf schéma ci-dessous).

Dans ce schéma : le cheval est incurvé à gauche et se déplace vers la droite.


Quelles sont les intérêts de l'épaule en dedans ?

Cet exercice répartis le poids entre l'avant–main et l'arrière–main en amenant davantage le postérieur interne sous la masse.


L'épaule en dedans assouplie et développe les muscles du cheval, notamment les muscles responsables de l'abduction et de l'adduction des membres ainsi que ceux responsables de l'engagement et propulsion des antérieurs et des postérieurs. C'est donc un exercice très complet.


Plus précisément,

Concernant les antérieurs

Les muscles de avant-main sont étirés d'avantage que lors de l'épaule en dedans qu'en ligne droite. Cette exercice constitue alors un outil très utile pour assouplir le cheval, bien plus que les allongements en ligne droite par exemple.

Du fait de la contrainte de l’incurvation et du déplacement latéral (mouvement en abduction/adduction), les muscles de l’avant-bras sont également plus sollicités qu'en ligne droite. L'épaule en dedans est donc un superbe outil de renforcement musculaire.


Même pour les chevaux qui ne font pas de dressage, il est plus qu'essentiel de le pratiquer. En effet, les muscles sollicités lors de l'épaule en dedans sont les mêmes que ceux utilisés pour, par exemple :

  • réaliser des changements de direction rapide

  • le retrousser des antérieurs au-dessus d'un obstacle

Concernant l’arrière-main

Les muscles de l’arrière-main sont sollicités plus lors de l'épaule en dedans qu'en ligne droite.

C'est donc exercice d’assouplissement également pour les muscles en lien avec les postérieurs. L'épaule en dedans permet donc de lever les tensions musculaires les muscles de la propulsion, en les étirant.


L'épaule en dedans est l'exercice parfait pour travailler l'engagement postérieur (et notamment le postérieur interne). Rappelons-le, le muscle principal responsable de l'engagement des postérieurs est l’ilio-psoas. Le fait que le cheval soit incurvé rend encore plus difficile l'engagement du postérieur interne (la rotation du bassin ne facilite pas la tâche de ce muscle lors de l'engagement du postérieur. L’ilio-psoas est alors très grandement sollicité et donc travaille énormément dans cet exercice.


Attention : il n'y a pas nécessairement d'abaissement des hanches lors de cet exercice. Pour rappel l'abaissement des hanches est la flexion de toutes les articulations postérieures. C'est pourquoi on peut travailler l'épaule en dedans en attitude basse (en dessous du garrot).

Concernant la colonne vertébrale

Cet exercice rééduque les blocages lombaires.


Dans l'épaule en dedans le cheval est incurvé. Il y a donc une sollicitation importante des muscles associés à l'incurvation : ce sont les muscles obliques du côté de l'incurvation (si le cheval est incurvé à gauche, les muscles oblique gauche vont se contracter afin d’incurver le cheval). L'épaule en dedans est donc également un outil parfait pour améliorer l'incurvation du cheval.


Les autres épaules en dedans VS la VRAIE épaule en dedans

Vous avez déjà peut-être entendu parler des épaules en dedans sur quatre pistes, ou également de l'épaule en avant. Voici un petit schéma explicatif :


En fonction de l'angle du cheval par rapport à la piste, il existe en fait une infinité d'"épaule en dedans" (bien que la vraie soit sur 3 pistes). Pour faire simple, on peut résumer cela en trois cas :

  • Angle à 20-30° : La vraie épaule en dedans sur trois pistes. C’est celle où la contrainte d'engagement du postérieur interne est la plus forte (ici le postérieur gauche en incurvation à gauche)

  • Angle supérieur à 20-30° entre le cheval et la piste : l'épaule en dedans sur quatre pistes. Ici, ce sont principalement les mouvements d'abduction et d'adduction, c'est-à-dire les mouvements de déplacement latéraux qui sont favorisés, au dépend de l'engagement.

  • Angle inférieur à 20-30° entre le cheval et la piste, on parle communément de l'épaule en avant. Cet exercice est beaucoup utilisé au galop pour permettre d'aligner les épaules devant les hanches, par exemple.



3 paramètres à faire varier pour travailler l'épaule en dedans

Il est possible d'augmenter le pli (la flexion latérale), c'est-à-dire l’incurvation. Cela permet d'assouplir et de travailler davantage les muscles de l'avant-main (et surcharge ainsi l'épaule interne, ce qui n'est pas une mauvaise chose pour faire du renforcement musculaire :)).

D’autre part, augmenter le pli surcharge davantage l'épaule interne. Dès qu'une partie du corps du cheval est surchargé, cela renforce naturellement les muscles associé. Ainsi, une augmentation de pli renforce les muscles associés à la remontée du garrot.


Il est également possible de modifier l'attitude du cheval (c'est-à-dire la position du bloc tête encolure : tête en bas ou en haut). On peut alors demander au cheval de « baisser la tête » et aller chercher des attitudes basses (car rappelons le : pas d'abaissement des hanches). Une fois de plus, cela augmente naturellement la charge de l’avant-main et donc renforce les muscles associés. Pour compenser ce déséquilibre vers l'avant, le cheval doit engager davantage ses postérieurs afin de ne pas se casser la figure… C'est pourquoi faire baisser la tête du cheval à deux effets :

  • augmenter la contrainte sur l'avant main et donc renforcer les muscles associés à l'avant main (et accessoirement "faire sortir le garrot")

  • améliorer l'engagement des postérieurs et donc renforcer le muscle associé : le fameux ilio-psoas.

Enfin, il est également possible de modifier l'angle du cheval par rapport à la piste. Voir paragraphe précédent sur l'épaule en dedans et ses dérivés. À retenir, il existe une infinité d'épaule en dedans. En revanche, la vraie épaule en dedans de dressage se fait sur trois pistes, et c'est elle qui est la plus intéressante pour travailler l'engagement du postérieur interne.




Quand apprendre l'épaule en dedans au cheval ?

Cet exercice doit être appris dès le début de l'équitation au cheval. En effet, elle possède des atouts incontestables qui permettent au cheval de se muscler, s'assouplir et d'apprendre les postures équestres (engagement postérieur interne, raccourcissement du côté interne de l'incurvation...).

On commencera à pied, d'abord avec une simple mobilisation indépendante de la tête, des hanches et des épaules. Ensuite, une fois cette mobilisation facile pour le cheval, nous pratiquerons une mobilisation commune de tous ces "bouts" de cheval très rapidement : soit l'épaule en dedans et ses dérivés.


Ensuite, pour TOUS les chevaux, afin de diversifier le travail du cheval et d’améliorer la vraie épaule en dedans de dressage, il sera essentiel de faire varier tous les paramètres énoncés dans le paragraphe précédent (angle par rapport à la piste, variation du pli, variation de l’attitude)

En effet, il ne faut PAS répéter toujours la même épaule en dedans, avec le même angle par rapport à la piste, le même pli (la même incurvation) ou encore la même attitude (c'est-à-dire avec une hauteur de tête toujours identique). Ainsi, vous avez ici au moins 3 paramètres à faire varier pour créer une infinités d’épaules en dedans.


A vous de jouer !

Aux écuries, je vous propose de découvrir l'épaule en dedans dans la légèreté et la décontraction. L'idée est d'apprendre au cheval le mouvement, afin de ne plus jamais « tirer - pousser » :) Ce n'est pas un exercice difficile, c'est un exercice exigeant certes, mais dès que votre cheval et vous l'auront compris, ce sera un jeu d'enfant !

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