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Photo du rédacteurEcuries Pépanie

Le tempérament du cheval

Dernière mise à jour : 26 mai 2023


Le tempérament est communément appelé caractère ou personnalité du cheval.


Une définition scientifique : tempérament ≠ personnalité

En réalité, les scientifiques s’accordent pour définir le tempérament comme le caractère inné du cheval. Ce tempérament va évoluer avec le travail du cheval, son environnement, ses conditions de vie… Et le cheval va donc formé sa personnalité.

Ainsi, le tempérament du poulain va se modifier avec le temps, on parlera alors de personnalité.


L’IFCE définit le tempérament selon 5 dimensions :

  • émotivité : Avec des évènements nouveaux ou soudains, le cheval a tendance du cheval à réagir plus ou moins fortement. Plus il réagit fort, plus il est émotif. Un cheval émotif est un cheval dit « sensible », qui est souvent délicat au travail, à l’éducation et simplement dans les actes courants (pansage, vétérinaires …). On pense bien ici que plus le cheval est émotif, plus il est souvent en état de stress. Un cheval émotif n’est pas un cheval hyper bien sa tête et dans ses sabots.

  • grégarité : Les chevaux sont grégaires : à l’état naturel, les chevaux vivent en groupe. Ils aiment les interactions sociales. D’ailleurs, quand on parle de bien-être du cheval, l’une des 5 libertés est l’expression de comportements normaux, et cela est lié directement à la possibilité pour le cheval de voir des congénères, de les toucher librement (contacts visuels, auditifs et olfactifs). En bref, pour son bien-être le cheval doit avoir des contacts sociaux. En revanche, il est parfois difficile de détacher le cheval d’un copain de pré ou du troupeau. Le cheval va souvent entrer en état de stress. Un cheval grégaire est un cheval qui aura du mal à travailler seul avec son cavalier, partir en balade seul avec son cavalier. Un cheval grégaire est donc un cheval qui va être en état de stress lorsqu’il est séparé (physiquement voire visuellement de ses congénères.

  • activité locomotrice : Il y a des chevaux qui vont plus bouger que d’autres à l’état naturel ou lorsqu’ils sont stimulés. Comme les humains, il y a les « je cours partout tout le temps » et les « doucement, on est pas pressé ».

  • réactivité vis-à-vis des humains : Il y a des chevaux plus proches des hommes et d’autres plus timides. Quand on vient dans le pré, certains chevaux curieux vont venir nous voir, et d’autres non.

  • sensibilité sensorielle : Lors d’une stimulation, notamment tactile, chaque cheval va réagir plus ou moins rapidement et plus ou moins fortement.

Pour le poulain, ces dimensions du tempérament peuvent être prédites dès l’âge de 8 mois. Elles sont mesurables et pour chacune d’elle, il existe de tests : des tests de tempéraments.


Des tests de tempérament

L’IFCE et l’Université de Rennes ont développés plusieurs tests de tempérament. Je vous invite à consulter leurs sites internet pour connaitre les protocoles utilisés dans ces tests.


Le tempérament n’est pas définitif

Les 5 dimensions décrites ci-dessus ne sont pas définitives !

En fait, un test réalisé tel jour ne sera peut être pas le même le lendemain sur le même cheval !


Il existe plusieurs facteurs influençant le tempérament d’un seul et même cheval :

  • le travail : par exemple, on peut améliorer l’émotivité d’un cheval, notamment en lui apprenant à avoir confiance en nous humain.

  • l’âge : il a été prouvé que l’émotivité par exemple diminue avec l’âge à partir de 1 an (en bref : plus le cheval vieillit, moins il est émotif).

  • le vécu du cheval et son environnement : il est évident qu’un cheval qui a été battu toute sa vie sera plus émotif qu’un autre cheval ! Il a été montré aussi que le type d’hébergement influence le tempérament d’un même cheval (une vie seul box est plus néfaste qu’une vie en troupeau).

  • le sexe : lorsque l’on castre un étalon, on peut bien voir son tempérament se modifier

En bref, vous l’aurez compris, les tests de tempérament sont intéressants pour connaître son cheval, mais rien n'est irrémédiable : le travail et les conditions de vie ou encore la relation que vous avez avec votre cheval sont des facteurs qui vont grandement influencé sa personnalité dans le temps.





Le test de tempérament pour choisir un cheval ?

Avec ce que l’on vient de dire au dessus : oui le test de tempérament permet de savoir à quel cheval vous avez en face de vous. Si vous souhaitez un cheval calme pour partir en balade seul : choisissez un cheval qui de base a un tempérament avec émotivité et grégarité faible. Si au contraire, vous recherchez un cheval avec plus de « peps », choisissez un cheval plus émotif.

Mais je vous rappelle : rien est irrémédiable et cela n’est qu’un indicateur parmi d’autres (aptitudes physiques, conformation… et surtout … votre relation avec lui et votre travail ensemble peuvent grandement modifier le tempérament du cheval !


ZOOM : l’émotivité d’un cheval


Un tempérament émotif, préféré par les cavaliers confirmés

Souvent, les cavaliers confirmés préfèrent souvent travailler des chevaux émotifs, même si plus délicats.

En fait, il a été montré qu’un cheval émotif avait une prédisposition pour développer des réponses automatiques. Il était donc plus simple de créer des automatismes chez le cheval quand il est en état de stress, sans avoir recours à des récompenses. Cela pourrait expliquer en partie pourquoi les bons cavaliers apprécient de monter les chevaux émotifs, bien que ces derniers soient plus délicats (source IFCE).

Cela explique pourquoi quand le cheval n’a plus de cavalier sur le dos, continue seul un parcours d’obstacle.

Cela explique pourquoi le cheval de dressage allonge le trot dans toutes les diagonales.

Un cheval émotif est il vraiment plus performant ?

Dans une expérimentation de l’IFCE, il a été montré qu’au début du travail d’un jeune cheval, les chevaux émotifs étaient plus performants que les autres. Ils ont été jugés plus francs et légers par des cavaliers professionnels.

En revanche, d’autres études sur plusieurs centaines de chevaux ont montré qu’il n’y a pas de lien entre émotivité et performances en CSO sur le long terme.


Conclusion

Un cheval émotif, entrant en stress plus facilement, apprendra avec des réponses automatiques.

- Cela pose question sur le bien-être du cheval : apprendre en état de stress, est-il un facteur de bien être ?

- Cela pose question sur la relation homme - cheval : un cheval qui a des réponses automatiques, est un cheval robotisé et donc un cheval qui ne réfléchit plus vraiment à ce qu’on lui demande, mais effectue des mouvements automatiques. Un cheval robot est-il un cheval heureux ? Le cavalier est-il heureux d’avoir un cheval robot qui anticipe toutes ses demandes sans réfléchir ?


Le travail du cheval émotif

Il a été prouvé que les chevaux émotifs travaillent et apprennent mieux dans des environnements familiers. Donc si vous avez un cheval émotif, je vous conseille de le travailler à la maison, dans le calme, pour souder votre confiance mutuelle notamment et lui apprendre des choses SANS STRESS (qui sont néfastes à son bien-être et à la relation d'amitié homme-cheval).

Vous pourrez ensuite lui travailler dans de nouveaux espaces, pour diminuer son émotivité notamment :)


🎁 Un cadeau pour toi



Conclusion


Le tempérament du cheval est défini selon plusieurs dimensions (émotivité, grégarité, sensibilité sensorielle, activité locomotrice et réactivité vis-à-vis des humains).


Un test de tempérament permet de connaitre le cheval et le prédispose à des disciplines. Il est conseillé de connaitre le tempérament du cheval avant de l’acheter par exemple.

En revanche, le tempérament dépend de plusieurs facteurs comme le vécu du cheval. D'où l'importance ainsi de travailler son cheval dans le bon sens pour éviter de fabriquer une personnalité néfaste à l'équitation et surtout au bien-être du cheval !


Le tempérament évolue dans le temps : un cheval peut devenir moins émotif, moins grégaire, moins réactif… grâce au travail, à sa relation avec les humains et son mode de vie.


Ne vous méprenez pas : un cheval émotif, même si préféré par certains cavaliers, n’est pas plus performant et s’il est travaillé dans le stress, il deviendra sans doute un robot qui ne réfléchit plus… (et qui, peut-être, est malheureux ?).



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