Comme nous humains, les chevaux sont dotés de 5 sens, qui lui permettent de percevoir son environnement.
En revanche, en étudiant chacun des sens, on s'aperçoit vite que le cheval ne perçoit pas le monde de la même façon. Détaillons un peu et donnons des exemples concrets.
1. La vue chez le cheval
Le cheval et sa vision panoramique (en 3D)
Le cheval a une vision binoculaire sur le devant et monoculaire sur les côtés. On dit qu’il possède une vision panoramique.
D’ailleurs, ses pupilles sont des sortes de bandes horizontales (ce ne sont pas des ronds, comme les humains).
Le cheval, proie dans la nature, est doté de belles capacités : il perçoit très bien les mouvements, même de loin. C'est pourquoi il peut avoir peur de quelque chose qui bouge au loin que nous ne voyons même pas.
Mon cheval voit-il les mêmes couleurs que nous ?
Le cheval ne voit pas les mêmes couleurs que nous.
il ne voit pas bien : le rouge (comme les taureaux), le marron, le gris et le vert (oui il ne voit même pas la couleur de l'herbe!)
il voit bien : couleurs sont jaune, blanc, noir et bleu.
Il est par ailleurs très sensible aux contrastes et reflets. C’est pourquoi, il peut avoir peur dans les sous-bois.
Mon cheval voit-il la nuit ?
Non le cheval ne voit pas dans le noir complet (comme le chat d’ailleurs).
En revanche, il voit bien mieux que nous.
Il a une raison valable pour ne pas vouloir entrer dans un endroit sombre
Le cheval a une adaptation à la lumière plus lente que la nôtre. Je m'explique :
Le concept scientifique : Notre pupille s’ouvre et se ferme en fonction de la luminosité (intensité de la lumière) :
Quand l’environnement est sombre, notre pupille est très ouverte et donc grande. (pour capter un maximum de lumière, la pupille doit être très ouverte).
Quand l’environnement est lumineux, notre pupille est plus fermée et donc plus petite (sous peine d’être ébloui, la pupille est très petite, car un peu de lumière qui rentre de l’oeil suffit pour bien voir).
Quand l’intensité lumineuse change, notre pupille doit donc s’adapter (s’ouvrir ou se fermer d’avantages) : on dit qu’elle s’accoutume.
Chez les humains, cette accoutumance est assez rapide.
Chez les chevaux, c’est plus lent !
Ce qui explique parfois que votre cheval ne veut pas entrer dans un bâtiment sombre, ou un van par exemple. En fait, il ne voit tout simplement rien du tout.
Laissez donc le temps à ses yeux de s’adapter aux changements d’intensité lumineuse :)
Le cheval voit-il mieux loin ou proche ?
Le cheval est plus adapté pour voir des objets de loin que de près. D’ailleurs, il semblerait qu’il ait du mal à voir à moins d’un mètre de lui !
En revanche, sa pupille n’étant pas ronde, il a un champ de vision vertical plus faible que le nôtre. Je m'explique :
Pour voir loin (ex : aborder un obstacle), il a besoin de relever l’encolure.
Pour voir de près (ex : un objet proche, l’eau… ), il a besoin de baisser sa tête voire la basculer.
Ce qui explique :
- Un cheval à l’abord d’un obstacle doit avec la tête haute.
- Un cheval de dressage toujours tête basse ne voit pas vraiment son environnement (il voit surtout le sol).
2. L'ouïe
Le cheval perçoit le son avec ses oreilles (haha ok ce n'est pas une révélation ..). Il est doté d’oreilles très mobiles, qui lui permettent de facilement repérer l’origine du son.
Perçoit-il les même sons que nous ?
Et bien non, il perçoit les ultrasons inaudibles pour les humains, mais n’entend pas les sons très graves que nous pouvons percevoir.
3. Le toucher
Quels sont les récepteurs / organes du toucher ?
Plusieurs organes permettent au cheval de sentir des choses par le toucher.
Le plus évident : sa peau et plus précisément ses muscles peauciers (muscles de la peau). Ils sont superficiels et permettent au cheval de faire tressaillir sa peau pour chasser un insecte. Il est capable de sentir une petite mouche posé sur son corps !
Ses lèvres et ses vibrisses (petits poils présents sur le nez, le menton et autour des yeux). Ces organes lui permettent d'identifier des objets et de la nourriture avant de s'en saisir par exemple.
La sensibilité du cheval au toucher
Les zones les plus sensibles seraient : entre les cuisses, têtes, flancs, oreilles et au niveau du ventre. Attention, la sensibilité dépend de plusieurs facteurs :
facteurs individuel (chaque cheval a sa propre sensibilité)
état hormonal du cheval (jument en chaleur par exemple)
Mais aussi...
Quand on pense au toucher, n’oublions pas les frottements & roulades : un cheval qui se roule dans la boue ou qui se gratte sur un arbre (et le casse parfois).
Tout cela est fait dans le but hygiénique et probablement de massage (bien-être?). Il y aurait également un rôle social (à démontrer).
Les relations d’affinités et de relaxation se font beaucoup par le toucher (allogrooming = toilettage mutuel). Le garrot, zone sensible, est ainsi une zone de grattage privilégiée.
4. L'odorat
Il y a encore peu de connaissances sur le sujet. L’odorat du cheval serait plus développé que le nôtre.
Il sert au Flairage (environnement, étalons, chevaux entre eux…)…
Les chevaux ont parfois un comportement assez rigolo : cheval lève la tête en l’air et retrousse sa lèvre supérieure. On appelle cela le flehmen, l’air est dirigé de la bouche vers un organe particulier appelé Organe voméro-nasal ou organe de Jacobson. Actuellement, les scientifiques pensent que voie olfactive sensible aux phéromones, mais aussi aux odeurs.
5. Le goût
Il y a encore peu de connaissance sur le sujet.
Les récepteurs du goût
Le goût est évidemment très lié à l'olfaction
Il dispose, comme les humains, de papilles gustatives qui lui permettent de distinguer le sucré et le salé, l'amer et l’acide par exemple.
NB : La sensibilité gustative varie d’un individu à l’autre (ex en expérimentation : certains chevaux aiment le piment et pas d’autres).
Conclusion
Les chevaux ont souvent, des sens plus développés que nous humains.
Du point de vue de sa vision (jeu de mot) :
Vision des couleurs ≠ : il ne voit pas la couleur de l'herbe !
Accoutumance à l'intensité lumineuse lente
Pas de vision nocturne (mais meilleure que nous !)
Du point de vue de son ouïe :
Des oreilles ultra-mobiles pour repérer facilement l'origine du son
Une perception plus aigue que nous
Du point de vue de son toucher :
Très sensible partout (il perçoit une mini-mouche posée sur son dos par exemple).
Les vibrisses sont indispensables : ne jamais les couper par "esthétisme"
Très important pour les relations sociales
Du point de vue de son odorat :
Lui permet de flairer
Pensons au Flehmen, ce comportement rigolo
Du point de vue de son goût :
Des papilles gustatives, comme nous, mais peut être plus développées ?
Vous l'aurez compris, les scientifiques n'ont pas encore tout élucidés, et les connaissances ne font que grandir jour après jour. En revanche, on peut affirmer aujourd'hui que le cheval ne perçoit pas le monde de la même façon que nous !
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